Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Chers amis nantais,
Chers “tontons”, comme, toujours, on dit en Afrique quand on s’adresse à ses bienfaiteurs,
Mon nom est : Jean-Louis. Je vous écris de Koudougou, 3° ville du Burkina Faso, petit pays coincé entre le Mali et le Niger, qui s’appelait autrefois la Haute Volta.
Quand j’ai appris ma séropositivité, je me suis adressé à l’ADIP/S. Cette association s’occupait alors de développement rural. Mais elle avait vite constaté que les populations paysannes, largement affaiblies par l’épidémie, n’étaient plus en mesure d’assurer la production agricole nécessaire à leur subsistance. Elle avait donc changé de cible, comprenant que le VIH était son véritable ennemi, et qu’aucun développement durable ne serait jamais envisageable tant qu’il n’aurait pas été contenu ou vaincu.
Mais comment inciter une population à se protéger contre une maladie qui n’avait pas de visage et que les Africains, par dérision, nommaient “Syndrome Imaginaire pour Décourager l’Amour” ? Ma première tâche fut donc de témoigner à visage découvert de la réalité de MA maladie.
Ce témoignage eut un effet bénéfique et nous pûmes commencer à parler de prévention auprès de publics bien ciblés : jeunes, femmes, prostituées, routiers…J’étais de toutes les réunions. Mais il n’y a de prévention efficace que si elle débouche sur un dépistage. Nous disposions de tests et d’un personnel formé pour les pratiquer et annoncer les résultats. Mais comment inciter les personnes à se faire dépister si, à l’issue d’un résultat positif (et ils risquaient d’être nombreux), nous n’avions aucun traitement à leur proposer ?
Il fallait que nous disposions au minimum de quelques médicaments pour soigner les maladies opportunistes et permettre aux personnes concernées d’attendre l’arrivée des trithérapies qu’on disait imminente en Afrique. Et c’est grâce à vous et à vos dons renouvelés, chers amis, que cette “pharmacie communautaire” entièrement gratuite et gérée par des bénévoles a vu le jour. 150 malades en bénéficient, dont moi-même. Ayant retrouvé des forces et le goût de s’investir, ils consacrent du temps à des “petits boulots” dont les revenus alimentent à leur tour les caisses de l’association.
Au nom de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants dont beaucoup sont orphelins, je voudrais vous dire notre immense gratitude.
Jean-Louis Bénévole à l’ADIP/S, une des Associations bénéficiaires des dons.
Jamais délurées...En juin...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Au décès de mon mari, j’ai appris ma séropositivité; cela fut encore une terrible épreuve à surmonter après le décès de mon enfant dix-sept ans plus tôt de la leucémie.
Depuis quinze ans, je me bats tous les jours et je garde toujours le moral et beaucoup d’espoir pour vivre encore très longtemps.
Je vis très normalement, j’ai un moral d’acier.
J’ai toujours travaillé, jusqu’à la retraite et mon but maintenant c’est de profiter de la vie, voir mes petits enfants grandir et faire des voyages, j’ai déjà beaucoup voyagé depuis 14 ans.
Je vous l’avoue, ce n’est pas facile tous les jours mais jamais je n’ai baissé les bras; j’ai eu de la chance d’être soutenue par mes enfants et d’être suivie par des médecins et des infirmières formidables qui vous écoutent quand le moral n’est pas là.
Je suis en trithérapie, tout va très bien et je supporte bien les traitements.
J’espère que cela va durer le plus longtemps possible car j’ai encore beaucoup de choses à voir et à faire.
Dans la vie, il faut se battre tous les jours et profiter des moments qui passent.
Garder le sourire et avoir de la volonté.
Chantal 62 ans, retraitée, séropositive.
Toujours au combat...En juillet...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Depuis 17 ans, l’association SIDA INFO SERVICE vous écoute, vous informe, vous oriente et vous soutient.
Ces appels, passés par des séropositifs, des séronégatifs, des personnes qui s’interrogent sur leurs pratiques sexuelles, ou encore qui veulent obtenir des informations, témoignent de la lutte contre le Sida aujourd’hui.
“Il paraît qu’on peut faire un test gratuitement et sans donner son nom… Mais où ?”.
“Quand on a la syphilis, ça se voit toujours ?”.
“Le sida se transmet aussi par un cunnilingus ?”.
Sida Info Service
“J’ai fait un tatouage il y a 6 mois, est-ce qu’un test de dépistage de l’hépatite C sera fiable à 6 mois ?”.
“On m’a parlé d’un traitement par bithérapie, est ce que c’est dur ? La maladie va-t-elle transformer ma vie ?”.
Hépatites Info Service
“M. souffre de plus en plus de la séparation qui se produit avec son compagnon qui s’enferme dans son monde : médicaments, douleurs…”.
Ligne de vie
“Est-ce que c’est normal que je sois attiré par les hommes ?”.
Ligne Azur
“On voudrait adopter mon ami et moi. Nous sommes tous les deux séropositifs mais bien portants. À votre avis, est ce qu’on a une chance d’aboutir, et faut-il le dire ou non ?”.
Sida Info Droit
“J’ai une hépatite C et j’ai été traité. J’ai un ARN négatif. J’ai besoin de faire un prêt professionnel sur 12 ans. J’ai entendu parler de la convention Belorgey mais les surprimes sont considérables”.
Droit des Malades Info
Forte de son expérience de terrain, la Délégation régionale Centre-Ouest de SIDA INFO SERVICE, basée à Nantes, continue son travail de prévention auprès de tous les publics. Ainsi, depuis plusieurs années, nous sommes présents aux côtés des Plus Belles Girls lors des spectacles, pour informer le public. Que cette troupe soit ici remerciée pour son engagement dans la lutte.
C’est en ayant conscience que les besoins n’ont jamais été aussi grands, que SIDA INFO SERVICE sera toujours à l’écoute de ceux et celles qui en ont besoin.
Fabrice Guyard Délégué régional de Sida Info Service.
Jamais sages...En août...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Il y a un an et demi, j’arrivais de la capitale pour un retour aux sources !
En arrivant à Nantes, je me suis renseigné sur la vie locale. J’ai eu la chance de tomber sur un collègue “averti”! La première chose qu’il m’a conseillé était de voir le “show” des Plus Belles Girls. Intrigué par son enthousiasme, j’ai donc décidé d’assister au spectacle.
Je n’ai pas été déçu ! Bien au contraire, j’ai tout de suite eu envie d’intégrer la troupe. J’ai aimé le côté festif et léger ! Comme beaucoup de gays, je suis sensible aux strass et aux paillettes ! On ne se refait pas !
Je crois qu’il peut y avoir de la profondeur sous la superficialité. De l’émotion, de l’humanité ! Il me semble également sain d’être capable de prendre de la distance avec le quotidien, de le tourner en dérision. C’est pourquoi, J’ai eu envie de participer à la création d’un spectacle au sein de ce groupe hétérogène, capable d’intégrer des jeunes, des “moins jeunes” (je ne citerai pas de nom !) et même des femmes !
Néanmoins, la dimension festive n’a pas été ma seule motivation. Le fait que ce soit pour “la bonne cause” était déterminant pour moi.
J’ai quarante ans. J’ai connu le début de l’épidémie de SIDA. J’ai été volontaire au sein d’AIDES, soignant dans un service d’infectiologie au plus fort de l’épidémie. J’ai aussi connu le soulagement lié à l’arrivée de la trithérapie. J’ai, à un moment donné, cru que le plus dur était fait et que cela suffisait. J’avais aussi besoin de passer à autre chose, d’oublier. Ne pas laisser le virus envahir ma vie.
Cependant, je crois que nous sommes nombreux à avoir baissé la garde. Le spectacle des PBG a la vertu de nous obliger à ne jamais oublier tout en étant un moment de partage et de joie !
Cela m’a incité à me remobiliser dans la lutte contre le SIDA, pour le soutien de la recherche et de ceux qui sont touchés ! Ne jamais baisser les bras ! Rester toujours aussi vigilant et pugnace ! Lutter contre l’indifférence ! Faire un pied de nez à ce foutu virus, en jouant la comédie,en chantant, en dansant, en étant vivant à 200 % !
Patrick “Une petite nouvelle” dans la Revue 2007
Toujours coquines...En septembre...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
A la délégation de Aides en Vendée, on me considère un peu comme un “dinosaure”.
Jamais, quand j’en ai poussé la porte en 1988, je ne pensais que mon “volontariat” durerait si longtemps. A l’époque, on cherchait des bénévoles pour assurer une ou deux fois par semaine une permanence d’accueil. Je m’imaginais “standardiste”, prenant des rendez-vous, informant sur les activités de l’association.
Je compris vite qu’il en allait tout autrement. Au début, les appels concernaient les modes de contamination, les risques pris. Il y avait beaucoup de doutes, d’angoisses qu’il fallait calmer, raisonner. Cela m’amenait, sous le couvert de l’anonymat et de la confidentialité, à partager avec mes interlocuteurs une part secrète et douloureuse de leur intimité, à entendre des confidences qu’ils n’avaient jamais faites à personne.
Puis vinrent les premières personnes concernées. Et je vécus avec elles les affres de la découverte de leur séropositivité, les interrogations sur l’opportunité de mettre en route un traitement, les difficultés d’observance, le calvaire des effets secondaires mal supportés, la difficulté de parler de sa maladie à ses proches (collègues, amis,famille, conjoint(e) parfois).
Maintenant, les traitements offrant de meilleures perspectives de vie, les problématiques ont changé : comment retrouver du travail, comment contracter un prêt pour l’achat d’une voiture, comment vivre une relation durable et épanouie avec son (sa) partenaire, comment mener à bien une grossesse ?
Certaines des personnes que j’ai connues il y a presque 20 ans sont toujours là, fidèles à leur rendez-vous hebdomadaire avec l’association. On pourrait penser que nous nous sommes tout dit, et, d’ailleurs, bien souvent les conversations portent beaucoup plus sur l’actualité que sur la maladie, et pourraient tout aussi bien se tenir au “café du commerce”. Sauf qu’en aucun autre endroit qu’à Aides, ces personnes ne se sentiraient accueillies, respectées et prises en compte dans toute leur identitédont la maladie et son vécu sont une part importante, même si elle n’est pas dite.
Et puis, ces anciens et ces anciennes sont porteurs d’une incomparable expérience qu’ils partagent avec les nouveaux, ce qui profite à tous. C’est cette humanité etce partage qui m’ont retenu si longtemps à Aides.
Michel Volontaire de la délégation AIDES de Vendée
Jamais à "l'Ouest"...En octobre...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Les homosexuels touchés par le VIH se retrouvent toujours confrontés à deux discriminations, en tant qu’homosexuel et en tant que séropositif.
Les associations LGBT ont toujours mené le combat contre les discriminations envers les homosexuels et la reconnaissance de leurs droits.
Les mentalités ont évoluées, la loi a suivi. Des personnalités publiques ont fait part de leur orientation sexuelle sans manifestation hostile à leur égard. Vivre son homosexualité est aujourd’hui possible, beaucoup plus qu’il y a une trentaine d’années.
Le vivre ouvertement reste cependant trop souvent difficile. Au travail, en famille, dans son quotidien, la vie de l’homosexuel “lambda” reste plein de secrets, de non-dits, de compromis afin d’éviter d’en parler. La norme hétérosexuelle reste extrêmement forte et prégnante : elle est toujours là. Les situations sont encore plus graves lorsque l’on se trouve confronté à une homophobie déclarée : plaisanteries de mauvais goût, quolibets, voire insultes. Les violences physiques, voire des meurtres, font malheureusement aussi l’actualité des journaux.
Rêvons un peu : plus jamais ça !
Pour les personnes touchées par le VIH, le quotidien est toujours contraignant : prises de médicaments, visites chez le médecin ou à l’hôpital, inquiétudes pour sa santé, états dépressifs. Les nouveaux traitements ont permis d’améliorer grandement cette situation pour nombre de malades. Mais on sait que cela n’est qu’un sursis : le virus est toujours là. Des résistances peuvent apparaître et obliger à prendre des médicaments entraînant des effets secondaires difficilement supportables.
Face à cette situation, un séropositif doit donc rester vigilant pour sa santé, et faire avec ! Le plus difficile est sûrement de pouvoir en parler : à qui ? comment ? Un accompagnement psychologique avec des professionnels psychologues, psychiatres, peut s’avérer précieux.
En dehors du milieu médical un entourage proche et de confiance est indispensable pour exprimer cette parole. Mais au-delà, la société en général accepte difficilement les malades : il y a une injonction de bonne santé. Etre séropositif c’est être malade et séropositif (!), cela est difficilement supportable pour les personnes touchées par le virus.
La participation des stars de la politique, du showbiz, du milieu sportif dans les récentes campagnes de AIDES est un geste très fort pour lutter contre le rejet des séropositifs : espérons que leur message sera entendu.
Lutter contre cette discrimination est un impératif social.
Rêvons un peu : plus jamais ça !
Pierre-Yves Président du C.L.G.N.A. (Centre Lesbien et Gay Nantes Atlantique)
Toujours présentes...En novembre...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Un jour de randonnée, pour fêter l’anniversaire de deux copains, j’ai mis sur pied un spectacle transformiste avec d’autres randonneurs et cela a beaucoup plu. Sans le savoir, je “mettais au monde” les “Plus Belles Girls”.
L’année suivante, je mis en place un nouveau spectacle sur Nantes : salle Paul Fort (250 places) ; nous avions fait le plein. Quel trac pour moi et mes amis : nous n’étions sur scène que 3 solistes et 2 boys. Je faisais a l’époque jusqu'à treize numéros : quelle course, mais quel plaisir ! Il nous fallait 5 à 6 minutes pour nous changer, mais c’était un bonheur car le public était très réceptif à nos personnages. Nous attendaient dans nos loges fleurs et chocolats.
A l’époque, mon nom de scène était “LA MARCELLINA”, il me suivit plusieurs années. Puis d’autres personnes sont venues se joindre à nous, avec toujours le même bonheur.
Deux ans après nos débuts, malade (39°de fièvre), je n’ai pu participer à la répétition générale, mais j’ai assumé le spectacle jusqu’à la fin : jamais je n’aurais manqué cela. Cette soirée fut un triomphe : le public debout, lançant des roses sur scène ! J’en ai pleuré de joie !
Puis la troupe s’agrandit : metteurs en scène, maquilleurs, chorégraphes, nouveaux “artistes”… et, salle plus grande, plus de spectateurs… de la folie ! Nous étions meilleurs à chaque représentation… sensations de bonheur et de joie !
D’une représentation, nous sommes passés à deux. Quel travail, mais quel plaisir… que de bons moments… plumes… strass !
Puis, d’autres personnes sont venues s’ajouter à l’équipe : d’autres talents, d’autres personnalités. Puis ce fut les promotions dans des bars et discothèques de Rennes, La Roche-sur-Yon et bien sûr, Nantes.
Aujourd’hui, nous sommes une vingtaine dans la troupe, avec le même bonheur et la même envie : vous satisfaire et vous donner du plaisir.
Tous ensemble et pour la même cause, nous sommes arrivés à produire trois spectacles depuis 4 ans. Depuis 3 ans, je me suis mis aux dialogues et j’adore cela, communiquer avec mes comparses et avec vous, public.
L’année 2007 va se terminer. Ensemble, nous allons passer de merveilleux moments : le plaisir de vous recevoir avant le spectacle, de converser avec vous pendant l’entracte, boire un verre, prendre des photos, puis ensuite, le démaquillage, le rangement des costumes, et… retour pendant un jour ou deux à la solitude.
Pourquoi je fais tout ça ? Pour vous les mecs (Pascal, Hervé, Dominique) et bien d’autres…
Après chaque spectacle, nous nous retrouvons pour visionner la vidéo de celui-ci autour d’un buffet, échanger rires, critiques, sur ce spectacle passé. Et nous nous retrouvons, en mars de l’année suivante, pour un nouveau spectacle : choix du sujet, du titre, des numéros… et tout est reparti ! J’ai, quelquefois, des moments de doute sur ma présence encore dans la troupe car ce qui fût mon bébé va sur ses 17 ans d’existence, le voilà ado mais, si je m’arrêtais, vous me manqueriez, vous, gens de la troupe et bien sûr le public car nous sommes ensemble pour longtemps et pour toujours avec mon amour.
Marcello Un des fondateurs de la Revue transformiste des Plus Belles Girls
Jamais fatiguées...En décembre...
Texte tiré du calendrier 2008 édité par la Troupe des Plus Belles Girls en faveur de la lutte contre le sida
Je partage ma vie depuis huit ans avec mon ami. Nous sommes pacsés.
J’ai découvert que j’étais séropositif en 1991 au moment où je partageais ma vie avec mon premier ami qui était séropositif mais ne me l’avait pas dit. Nous nous étions rencontrés en 1990 et avions décidé de vivre ensemble. Après trois mois de rapports protégés, nous avons passé un test, chacun de notre côté. Le mien était négatif. Il m’a dit que le sien l’était aussi. En réalité, il était positif et il ne m’a pas prévenu. Je n’ai découvert sa séropositivité que lorsqu’il a été hospitalisé. J’ai appris alors que j’étais aussi contaminé. J’étais sous le coup, mais je n’ai pensé qu’à lui qui n’allait pas bien. J’étais amoureux. J’ai toujours regardé l’amour comme le sentiment suprême par excellence. Il y avait cet amour très fort entre nous qui a occulté tout le reste.
Plusieurs années après son décès, j’ai rencontré mon ami actuel. Je me suis dit que je n’avais pas le droit de lui cacher que j’étais séropositif . C’était difficile, j’avais peur de le perdre à jamais. Et puis, j’ai tout déballé. Il m’a souri avant de me lancer : “J’avais la même chose à te dire”. J’ai préféré prendre le risque de le perdre plutôt que de ne pas lui dire. Je ne pouvais pas faire autrement que d’être honnête. J’étais amoureux. Si je voulais construire quelque chose de durable, il fallait en passer par là.
Médicalement, j’ai toujours été suivi. En 2005, au vu de mes résultats, le médecin m’a accordé des vacances thérapeutiques, plus de traitements pendant quelques mois. Ce fut une renaissance corporelle ! Un tel bien-être ! Un tel sentiment de liberté ! Puis, j’ai commencé à avoir des symptômes graves : leucoencéphalopathie progressive, ma voix se modifiait, ma vue se troublait,la maladie fatale à mon premier ami. Six mois de rééducation m’ont réappris à marcher, à parler. Mes T4 sont remontés. En devenant séropo, on apprend à connaître son corps. On sent comment il réagit ; Le VIH n’est évidemment pas une question taboue entre mon ami et moi, mais notre vie quotidienne n’est pas pour autant axée sur les médocs et les heures de prises.
De mon côté, j’attends d’avoir repassé la barre des 500 T4 pour faire péter une bouteille de champagne.
Thierry 43 ans
Extraits d’un témoignage. Etats généraux des gays touchés par le VIH/SIDA.
AIDES 2006